top of page

Pourquoi des recherches sur le viol ?

Début : C'était quand j'étais étudiant en philo, vers 2002, on partageait le local avec l'asso Ni putes ni soumises. Comme on parlait de tout, on abordait aussi la question du viol. C'est là que j'ai pris conscience de tous mes préjugés. Et puis elles m'ont fait comprendre la spécificité du viol, dont la gravité va de soi tant qu'elle est sur le papier, mais s'évapore dès que les victimes témoignent.

Bref, si la gravité du viol va sans dire, ça irait quand même mieux en le disant. Et si je voulais vraiment me rendre utile, ça pourrait être bien que j'en fasse mon sujet de recherches (je vous dis pas la tête de mes profs à l'époque).

IMG_8683.JPG
Affiche 8.jpg
Pourquoi je pense avoir découvert un truc ?

Le déclic : Donc, il s'agissait de savoir pourquoi la gravité du viol disparaît si souvent. L'intuition m'est tombée dessus en 2004, un soir de neige au Québec. J'arrêtais pas de me demander quel était le lien entre la contrainte et la gravité ? ça tournait en boucle. Quand soudain, j'ai entendu le mot "Les choses"... Oui, c'est bizarre, mais ça voulait dire que les actes déterminés uniquement par la contrainte concernent seulement les choses. Pour les humains, il existe un autre critère, la gravité. Ce qui veut dire que pour le viol, défini seulement par la contrainte, sa gravité n'a pas encore été explicitée. C'est pour ça qu'elle disparaît si facilement.

Et donc ça change tout, parce que le truc qui reste à expliciter pourrait mettre fin non seulement à la double peine des victimes de viol, mais aussi aux violences sexuelles, en dévoilant la dimension invisible du corps, et ainsi modifier le regard masculin sur le corps des femmes. 

Pourquoi un garçon s'intéresse à un tel sujet ?

Ça, c'est la question à 1000 €, celle qui revient à chaque fois. Il a donc bien fallu que j'y réponde.

Ben en fait, ça dépend : S'il s'agit de savoir pourquoi je me sens concerné ? Quel est mon intérêt ? J'ai pas grand chose à dire, sauf que c'est arrivé à des proches. Mais qui n'est pas concerné de la sorte ?

Par contre, en termes de responsabilité, si on considère que 95 % des agresseurs sexuels sont des hommes, la cause provient bien du masculin. Il appartient donc aux hommes de s'approprier ce sujet.

Si le viol ne concerne jamais que les femmes et les victimes, comment on fait pour que ça s'arrête ?

Mon parcours

2019 : Formation conférence gesticulée (Scope l’Orage)

2009 : Recherches de thèse (Paris 8) “Expliciter la gravité du viol”

2006 : Master 2 philosophie (Paris 1) “La désaggravation du viol”

2004 : DU en études féministes (Laval, Québec)

Mes compétences

Domaines d'expertise :

- Corps, frontière corporelle, besoin psychique.

- Viol, traumatisme, violence.

- Gravité, contrainte, consentement.

- Sexualité, identités sexuelles, relations hommes-femmes.

16.JPG

Une approche philosophique

Quand la science fabrique continuellement du savoir, la philosophie, elle, jette un œil sur ce qu’on sait déjà, sur l’évidence, sur ce qui va sans dire. Mais c’est justement là où commence l’étonnement, le début de la philosophie comme disait Platon. C’est que la philosophie n’est pas une discipline, un découpage du savoir, mais une nouvelle approche, un pas de côté pour modifier son regard. Pas de côté qui commence souvent par : « Et si ? », qui jalonne l’histoire du savoir : « Et si c’était pas le soleil qui bouge ? Et si la maladie provenait de petits êtres invisibles ? »…

Et si le corps possédait une dimension invisible ? Et si on ignorait ce que signifie vraiment « entrer dans un corps » ? Ignorance qui sépare le masculin du féminin, matrice du sexisme et des violences sexuelles, à laquelle il est temps d’opposer une nouvelle vision du corps. Et pour ce faire, il s’agit de questionner nos propres certitudes.

Sinon, il y a aussi des anecdotes et des échanges avec le public. C'est sympa.

"Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal
mais par ceux qui regardent et ne font rien."

Einstein

bottom of page